Redéo, du “breizh gaz” moins cher

Redéo, du “breizh gaz” moins cher

à gauche crane rasé Eric Legorjus, directeur délégué de Redéo Energies, à droite Jean-Pierre Coïc, président de l’asso Redéo.

Par le Journal des Entreprises (Finistère).

“Le réseau des acteurs économiques bretons, Redéo, est entré cet été dans le cercle très fermé des fournisseurs de gaz naturel.

« Dans 95 % des cas, je suis sûr d’être toujours le moins cher », assure Éric Legorjus en bon commercial. « Entre 5 et 30 % moins cher, c’est selon », précise le directeur délégué de Redéo Energie. S’il est aussi sûr de lui, c’est parce qu’il sait qu’il vient de gagner un sérieux avantage compétitif sur ses concurrents : Redéo Energie n’est plus un simple distributeur de gaz comme il a été depuis sa création il y a 2 ans. L’entreprise de seulement 3 salariés, basée à Pontivy et Orvault, est devenue, le 29 juillet dernier, fournisseur de gaz naturel. Cela signifie qu’il achète son gaz directement sur le marché européen. Moins d’intermédiaires, c’est l’assurance d’un gaz moins cher. Acquérir ce statut de fournisseur n’est pas donné à tout le monde. « Rien que pour déposer un dossier, c’est 150.000 euros de frais », explique Éric Legorjus, qui réalise 500.000 euros de CA. Il a ensuite fallu apporter un million d’euros de capital pour obtenir l’agrément du Ministère de l’Écologie et de l’environnement.

Leur ambition : « sauver la Bretagne du marasme économique »
Coté portefeuille, on retrouve les plus grosses fortunes de la région : le Malouin Daniel Roullier fondateur du groupe du même nom, Alain Glon, ancien dirigeant du leader français de l’alimentation animale, le groupe Glon-Sanders, Louis Le Duff, fondateur entre autre de la Brioche Dorée et la Sica St Pol de léon. Ces patrons XXL n’attendent aucun retour sur investissement, aucun dividende. Ils n’ont qu’une seule exigence : proposer effectivement un gaz moins cher aux entreprises bretonnes, et ligérienne, Nantes faisant, pour eux, partie intégrante de la Bretagne. Leur ambition : « sauver la Bretagne du marasme économique », explique Jean Pierre Coïc, président de l’association Redéo, « c’est ce qui avait été convenu quand on a monté l’association avec les pères fondateurs ». C’était en 2013, en pleine révolte des Bonnets Rouges. Les acteurs économiques bretons prennent alors conscience qu’il faut « reprendre en main l’économie locale », poursuit Jean-Pierre Coïc. Ils créent donc Redéo, un réseau breton constitué en association composée donc de grands patrons mais aussi d’acteurs bretons de tous bords. En tout, 200 entrepreneurs, syndicalistes, agriculteurs, artisans, élus, salariés, qui ont adhéré pour 10 euros, et qui se réunissent autour d’un même leitmotiv : « nous voulons une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde ».

Inventer un nouveau modèle économique « local, enraciné et solidaire »
Pour relever un tel défi, ils se lancent dans l’invention d’un nouveau modèle économique « local, enraciné et solidaire », selon leur définition. « On ne veut pas être des champions nationaux, explique Jean Pierre Coïc, on a un objectif de prise de part de marché d’à peine 10 %. On veut juste rendre service aux entreprises bretonnes pour qu’elles puissent ensuite créer des emplois et augmenter le pouvoir d’achat des Bretons ». Le gaz naturel n’était qu’une première étape. Eau, électricité, gaz, déchets, téléphonie, assurances, transports, épargne, sur toutes ces dépenses dites incompressibles, sur ces « besoins primaires dont les Bretons ne peuvent se passer pour vivre », ajoute Jean-Pierre Coïc, Redéo veut proposer une offre alternative. Le réseau compte se lancer sur le marché des assurances à la personne début 2017. Le but : atteindre les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires sous 3 ans. C’est juste 20 fois plus que l’actuel chiffre d’affaires. Redéo ! Traduction : Il faut le faire, en breton.”

Amandine Dubiez